Je n'ai pas pu m'empêcher de reproduire ci-dessous le texte d'une amie d'enfance, Jacqueline, seule amie d'enfance commune à Jean-Louis et à moi-même, ainsi que celui de Bernard, mon beau-frère, et enfin celui que j'ai moi-même pu dire à la place de mon propre époux lors des obsèques :

 

 

 

 

QUELQUES HOMMAGES.....

 

 

 

"Le plus beau livre de ma jeunesse s'est ouvert le jour de votre arrivée à Constantine : une famille unie, heureuse, trois enfants magnifiques dont une adorable petite poupée souriante de trois ans : reflet vivant du bonheur d'être aimée de tous.

Ses éclats de rire nous ont toujours enchantés, aussi continuent-ils à résonner dans nos coeurs...

Oh ... combien de pages de mon livre se sont tournées sans que je puisse y revenir...

Mais au plus profond de mon âge, elles sont éternelles : la gentillesse, la beauté, la sincérité et les éclats de rire vont se perpétuer, continueront à tinter au paradis... là où le livre entier montera un jour et nous n'aurons plus de regret ou de chagrin car nous serons enfin réunis...

Et le livre pourra être refeuilleté à nouveau chaque fois que nous en aurons envie... à notre guise !

Jacqueline Perino-Buroc à Malou - décembre 2003"

 

 

 

 

Ta fille Laetitia ne m'a demandé qu'une chose :

Te parler ... et j'ai choisi les vers plutôt que la prose.

Elle m'a dit : "Maman aimait ce que tu écrivais

Parce que personne ne savait ce qui allait se passer".
Alors j'obéis bien que ce ne soit pas mon style,

pas contre tout, mais en vers parce que plus difficile...

Pour beaucoup d'entre nous tu représentais la chance ;

La chance de pouvoir tout traiter avec élégance

Cette même élégance avec laquelle tu as su dissimuler

Jusqu'à la gravité de ton état de santé.

 

C'est avec soin que tu as cultivé cette belle image

Sans vouloir attirer la compassion de ton entourage.
Sans te plaindre, sans te lamenter sur ton état,

Luttant avec un grand courage, pour pouvoir sortir de là.

Tu as aimé vivre en étant bien entourée

Et je veux rendre hommage à ceux qui ont le plus donné :

 

A ton époux, Philippe, toujours présent à tes côtés,

Attentif à satisfaire tes désirs et tes moindres volontés.
Philippe a su donner jusqu'à s'en épuiser

Trouvant des ressources pour tout partager

Prêt à décrocher la lune pourvue qu'elle soit de miel

En transformant sa présence en rayon de soleil.


A ta Mère ensuite, ta compagne de toujours.

Toujours présente, vaillante, et pleine d'Amour

Elle qui a connu le pire cette maudite année

A tout surmonté pour pouvoir tout te donner.
Il appartient à ceux qui restent de lui apporter

Toutes les preuves d'amour dont elle a su t'entourer.

 

A eux deux, ils ont épargné tes deux enfants

Ne voulant pas perturber leur passage chez les grands.

Et leur pudeur cache au plus profond d'eux-mêmes

Leur envie de dire combien ils t'aiment.

C'est probablement pour cela que ta fille Laetitia

M'a demandé de te parler car ils ne pouvaient pas...

De tout ton passé, ce que nous voulons retenir

C'est ton désir et ton plaisir de nous réunir

Personne comme Toi n'a autant de fêtes organisé

Réunissant famille, amis en te dépensant sans compter.

 

Ton bonheur de nous recevoir était un cadeau

Et que personne ne pense que je joue sur mes mots.
Mais c'est encore Toi qui nous a réunis

Ce n'est pas par bonheur, mais par amour que nous sommes ici.

 

Chacun d'entre nous a bien reçu ta dernière invitation

Et si on ne souhaitait pas recevoir ce carton,

Ton message est très clair, nous avons enregistré

Et même si on n'est pas pressé de venir te retrouver

On sait déjà qui est là, présent auprès de Toi

C'est promis Babette, petit à petit, on sera tous là

Présents à tes côtés pour cette fête qui ne finira pas...

Bernard

23 décembre 2003

 

 

 

 

Lorsque j’ai adressé au nom de Jean-Louis quelques mots à notre père en juin dernier, je ne pensais pas que le sort s’acharnerait de nouveau aussi vite sur la famille ! Depuis plus de neuf ans tu nous avais habitués à te battre contre la bête qui te rongeait avec une telle détermination que nous étions tous persuadés que tu en viendrais à bout.

Et puis la disparition de papa a, semble-t-il, détruit chez toi toute velléité de

combattre et nous avons vu tes forces décliner chaque jour davantage… jusqu’à ce 18 décembre où tu t’es éteinte, sans souffrir semble-t-il.

Quand je pense à toi, Babette  -  toi qui avais  renoncé à lutter pour utiliser ton prénom d’Elisabeth— la première image qui me vient à l’esprit est celle du jour de ta préparation de foi  :  la petite fille

facétieuse grandie trop vite qui ne m’en a jamais voulu de lui avoir pris son grand frère adoré, dépassait d’une tête tous les communiants ! Tu étais devenue ma petite sœur et je me rappelle quelle a été ta fierté à 14 ans de porter notre premier fils sur les fonts baptismaux…. C’est sans doute le secret des liens privilégiés que tu as toujours entretenus avec Stéphane, ton filleul.

Tu aimais la fête et recevoir était une vraie joie pour toi ! Toutes les fêtes de famille étaient prétexte pour rameuter tantes, cousins et amis et entretenir par là-même des liens que le cours de la vie aurait pu contribuer à relâcher.

Tu nous as quittés mais c’est pour rejoindre Papy chouquette là-haut comme  le disait il y a quelques jours Charlotte : Papy s’ennuyait et il doit être bien content de retrouver sa fille et avoir quelqu’un à qui parler...

Mes pensées vont à Philippe qui a accompagné durant ces longues années sa femme avec un dévouement et une dévotion sans commune mesure… à Laetitia et Olivier bien désorientés...

Mais elles vont aussi et surtout à Maman qui, après la perte de son époux, a décuplé son énergie pour soigner sa fille,  en lui rappelant que nous sommes aussi orphelins et que nous avons tous besoin de sa présence, enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants.

 

Adieu Elisabeth, tu es partie, mais ton souvenir ne nous quittera plus.

Toni

23 décembre 2003