"IL N'Y A DE VIEUX EN AMÉRIQUE QUE LES BOIS, ENFANTS DE LA TERRE, ET LA LIBERTÉ, MERE DE TOUTE SOCIÉTÉ HUMAINE, CELA VAUT BIEN DES MONUMENTS ET DES AIEUX"

CHATEAUBRIAND

 

Notre première expérience américaine date de 1994, si l'on exclut le Canada découvert en 1987 avec le comité d'entreprise de la banque de Jean-Louis qui pour une fois, et la seule, voulut bien profiter de cette opportunité....

 

Cette année-là, pour se changer un peu les idées car JL traversait une période difficile du fait d'un chômage heureusement temporaire, nous décidâmes de partir tous deux une huitaine de jours découvrir les états-unis, un vieux rêve. Nous voulions commencer par la Floride mais des cousins nous en dissuadèrent alléguant que l'état n'était pas du tout sûr et qu'un étranger venait précisément d'être assassiné avec pour seul mobile le vol ! Nous choisîmes donc la Nouvelle-Orléans sans se douter que la ville était aussi peu sûre, sinon même davantage, que Miami.

 

Décidés à partir seuls, nous avions depuis Paris réservé chambres d'hôtel et véhicule de location !

 

Nane, mon setter adoré, nous avait quittés six mois auparavant et son absence m'était toujours aussi intolérable... Mais pour une fois nous n'avions pas de problème de garde à assurer.

 

 

A Roissy, au stand American Airline's, première et fort agréable surprise : Étant non fumeurs (à l'époque il existait encore des emplacements pour fumeurs) on nous surclassa en Affaires à ma plus grande joie ; Jean, lui, était un peu blasé, ne connaissant par son métier que ce type de transport...

 

 

Après un voyage sans histoire - sauf qu'à Miami, pour avoir la correspondance de notre avion à temps il fallut faire les immenses couloirs au pas de course au risque d'une attaque d'apoplexie de la part de mon mari peu habitué à ce genre d'exercice !!! nous voici arrivés vers minuit heure locale à l'aéroport et notre anglais scolaire aidant nous trouvâmes assez facilement la personne qui devait nous remettre notre dossier : location de voiture et réservations d'hôtel et qui, après de vagues indications pour trouver le véhicule sur le parking, nous abandonna à notre nouveau sort de touristes étrangers dans un pays inconnu et dans une langue dont même les américains des autres états ne comprennent que difficilement l'accent ! c'est dire !!

 

Seconde surprise, moins agréable celle-là ! après avoir trouvé la voiture en question, je ne sais comment nous nous y prîmes mais il nous fut impossible pendant un moment d'accéder à l'intérieur de ladite voiture, une ceinture nous en barrant l'accès. Imaginez une nuit noire sans lune, une heure avancée, pas de lumière en ouvrant la portière et cette ceinture qui refuse obstinément de s'écarter. Le seul moyen que nous avons trouvé en attendant de trouver la solution au grand jour, ce fut de se glisser sous la ceinture.

 

C'était la première fois que nous découvrions ce procédé et je ne sais pas si seule la Louisiane avait adopté ce système car dans nul autre état fréquenté par la suite nous ne l'avons retrouvé, mais cette ceinture automatique, baptisée sternale, en général glisse le long de la portière et vient nous ceinturer automatiquement sans qu'il soit besoin de la boucler. Il demeure tout de même une seconde ceinture, la ventrale, qu'il faut, elle, actionner manuellement. En tout cas nous avions trouvé (une fois compris !) le système fort ingénieux car à l'époque en France, bien qu'obligatoire, le port de ladite ceinture n'était pas souvent respecté...

 

Nous quittâmes l'aéroport - situé assez loin de la Nouvelle Orléans si mes souvenirs sont exacts, d'autant plus loin qu'au lieu de partir en direction du sud vers New Orleans, nous optâmes pour le Nord.... Ce ne fut qu'au bout de quelques miles qu'inquiets de ne pas voir les lumières de la métropole, nous fîmes machine arrière toute !

 

Fort heureusement pour nous l'hôtel choisi était central et nous ne pouvions le louper mais c'est à l'accueil que les soucis continuèrent : nous avions là notre premier vrai contact avec l'indigène local muni d'un accent dit américain à couper au couteau !!! Ignorant les usages hôteliers américains selon lesquels il faut à chaque arrivée montrer patte blanche, en l'occurrence fournir notre carte de crédit pour l'indispensable empreinte... nous avons mis un moment à comprendre qu'elle désirait avant toute chose notre crrrrrrrrrrrrrrrrredit câââârrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrd..

 

Je précise toutefois qu'avertis, nous nous sommes parfaitement débrouillés pour la suite de l'aventure.

 

Mais il faut avouer que le début était assez cocasse.

 

 

 

 

 

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