"SACHEZ DONC QU'A LA MAIN DROITE DES INDES, IL EST UNE ÎLE APPELÉE CALIFORNIA, TOUTE PROCHE DU PARADIS TERRESTRE ET QU'ELLE EST PEUPLÉE DE FEMMES NOIRES A L'EXCLUSION DES HOMMES CAR ELLES VIVENT A LA MANIERE DES AMAZONES (...) LEURS BRAS SONT EN OR AINSI QUE LES HARNACHEMENTS QUI ORNENT LES MONTURES QU'ELLES DRESSENT ET CHEVAUCHENT, CAR SUR L'ÎLE, IL N'EST D'AUTRE METAL QUE L'OR"

(Extrait des "Exploits d'Esplandian" de Garcia Rodriguez de Montalvo)`

 

 

 

 

Notre voyage de Californie, en 2000, s'est décidé brusquement. Il n'était pas prévu que l'on parte cette année, d'autant plus que nous passions en juin quinze jours avec les enfants en Corse. Et puis il y a eu la proposition de Christiane arrivée par mail et qui conseillait de venir avant qu'il ne soit trop tard ! En effet, son époux était susceptible de quitter SF beaucoup plus tôt que prévu, soit par mutation, soit par démission, là même provoquant le retour en France. En 1981, d'autres amis Marie-Annick et Dominique, étaient eux aussi partis à San Francisco pour trois ans et au bout d'un an (en 1982) le changement de politique aidant, la banque de Dominique fermait son agence de représentation de San Francisco et rapatriait nos copains en ne nous laissant pas le temps de leur rendre visite comme c'était prévu.

 

Forts de cette expérience, nous avons sauté sur l'occasion d'autant plus que je voyais là l'occasion de fêter magnifiquement nos 35 ans de mariage, et par jeu j'ai demandé à Brice de me gagner en bourse de quoi régler des dépenses non budgétées... La bourse euphorique à cette époque lui permit en trois jours de réunir une somme suffisante nous semblait-il pour partir en voyage.

 

En une semaine, tout était réglé : nous avons pris nos billets ceux qui nous paraissaient le moins cher ! réservé nos chambres dans la chaîne Best Western (pratique quand on veut préparer son voyage depuis Paris sans faire d'erreur dans la réservation) après avoir tracé notre itinéraire et fait réserver une location de voiture chez Europcar !!! . le choix de cette location m'avait tout de même étonnée aux États Unis

Et nous étions fin prêts pour le 26 avril, date de notre départ vers l'Eldorado.

 

Mercredi 26 avril

 

Après une longue file d'attente nous avons nos billets. Déjà, première déception, nous constatons que nous ne pouvons obtenir pour le vol Amsterdam San Francisco   que des places au milieu du couloir et que nous serons donc coincés l'un et l'autre par nos voisins. Quand on fait 11 heures de vol on se dit que ce n'est pas vraiment une sinécure...

 

Dans l'avion vers Amsterdam (1 heure 30 de plus au minimum sans compter le transit j'aperçois des bagages en train d'être convoyés vers la soute et je dis en riant à Jean : j'espère que nous aurons bien nos deux sacs à SF car je n'en vois qu'un seul. Prémonition ????

 

Le voyage de l'aller ne me paraît pas trop pénible. En tout cas il ne me laisse pas un trop mauvais souvenir sauf que je suis prise en sandwich entre un américain bien charpenté et Jean qui prend tout de même ses aises (ne pouvant pas trop s'étaler sur sa droite). Et je suis tout de même sans trop de difficultés - mais le film le justifiait - Little Stuart en langue italienne avec sous titrage en hollandais... Même si je dors par intermittence, la petite souris de synthèse est suffisamment craquante pour que je la suive sur l'écran.

 

Arrivés à San Francisco, après un petit problème à la douane [nous n'avions qu'un seul formulaire vert car nous n'avions pas compris les explications en néerlandais et n'avions pas écouté celles en anglais) nous nous dirigeons vers nos bagages.]

 

Comme nous avions perdu un peu de temps à la douane j'étais presque heureuse de constater que tout le monde n'avait pas récupéré ses bagages. Mais quand j'ai vu le tapis roulant dévider ,pour la seconde fois les mêmes bagages, j'ai commencé à légèrement paniquer. Mon mari m'a rassurée ... Il y avait tant de voyageurs qui attendaient avec une patience angélique leurs propres bagages !.

 

Et puis au bout d'une demi heure il a fallu se rendre à l'évidence. Nos bagages étaient pour le moins restés à Amsterdam ou partis pour une destination inconnue. Mouvement parmi la foule qui se précipite vers le bureau de réclamation de la KLM. Nous arrivons au bout d'un bon moment à obtenir un imprimé sur lequel nous mettons une adresse pour nous faire livrer nos biens : en tout cas il nous faut téléphoner le lendemain dès 16 h 30 pour obtenir des informations.

 

A moitié rassurés nous allons prendre livraison de notre voiture : Alamo que l'aéroport prétend couplé avec Europcar nous informe que ce n'est pas (ou plus) le cas et nous prenons possession d'une autre voiture, ce qui nous amène à 19 heures à l'hôtel où miracle ! notre chambre est bien réservée, alors que nous étions prévus d'arriver vers 16 heures heure locale ! A l'accueil on nous donne l'adresse d'une grande chaîne pour nous habiller au moins le lendemain, d'autant plus que nous portions nos vêtements d'hiver !

 

Ma prudence m'avait cependant conduite à garder par devers nous nos affaires de toilette, bijoux, médicaments, camescope, appareil photos...

 

La nuit est courte car nous tombons de sommeil dès 21 heures sans dîner, ne sachant pas trop combien de repas nous avions ingurgités depuis notre départ et la faim ne nous tenaillant spécialement pas.