On peut si l'on veut déplacer avec la souris le bateau, grâce au script passé par un ami qui se reconnaîtra

 

 

 

1er jourr

 

Pour commémorer notre quarantième anniversaire de mariage, Jean-Louis m'avait proposé une croisière sur la Méditerranée. J'avais adhéré à cette proposition, persuadée que notre âge  nous prédisposait désormais à ce type de voyage.Je m'étais trompée car, certes, la moyenne d'âge est relativement avancée, mais on y trouve même au début de mars un pourcentage important de jeunes couples avec des enfants.

Le début de notre voyage  ne se présentait pas sous les meilleurs auspices... des giboulées de neige ayant accompagné notre parcours en car depuis Nice pour rejoindre Savone...

Je dois dire que par la suite  nous n'avons trouvé de vrai beau temps que l'avant-dernier jour à Tunis tandis que la dernière nuit nous gratifiait d'une tempête  qui nous tint éveillés une grande partie de la nuit.

Mais nous avions eu le tort de nous marier début mars...

Cela dit, la première des constatations qui s'imposent est une organisation sans faille du croisiériste : tout est mis en œuvre pour que l'attente dans tous les domaines se fasse la plus courte possible. Ainsi l'embarquement de quelque 3000 passagers, voire plus, se fait-elle sans coup férir, les vacanciers étant immédiatement pris en charge aussitôt arrivés, les cabines attribuées, les bagages à l'intérieur dès la fin du  repas de bienvenue.

Le bateau lui-même est une splendeur, tout récent puisque baptisé en novembre 2004, d'une hauteur de vingt étages, pouvant transporter outre les 3200 passagers, un équipage de 1100 personnes. La décoration renaissance italienne (tous les ponts sont dédiés à des peintres tels que Caravage, Le Titien, Michel Ange, Raphael, etc...) est particulièrement soignée et luxueuse.

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A bord tout est fait pour satisfaire le client... il suffit de présenter son pass ...

J'ai particulièrement apprécié une salle de sport dernier cri, découvert les cours de pilates (ce sont des cours de posture en quelque sorte),  et abusé du hammam. Heureusement car nos estomacs étaient sans arrêt sollicités : petits déjeuners pantagruéliques, déjeuners et dîners copieux et délicieux, éventuellement five o'clock ... Les spectacles de qualité et les sollicitations photographiques nombreuses !

Nous avons bien entendu fait les excursions d'usage, zappant Tunis que nous connaissions relativement bien :

 

 

2ème jour

 

    POMPEI

 

Sous un crachin bien parisien, nous nous sommes baladés dans une ville étonnamment intacte après 1700 ans environ d'ensevelissement sous une couverture de cendres jusqu'en 1748, année  au cours de laquelle sont entreprises les premières fouilles. Tenant plus de la course au trésor que d'un travail archéologique, les méthodes anarchiques employées vont jusqu'à écœurer l'instigateur même de ces fouilles, l'Allemand Winckelmann. Ce n'est qu'un siècle plus tard que seront mises enfin en place par Giuseppe Fiorelli une méthode et une systématisation du travail archéologique. C'est d'ailleurs à ce dernier que l'on doit la technique du moulage des corps des victimes encore utilisée de nos jours.

Si Pompéi possède un degré de conservation remarquable, c'est grâce justement là la pluie de cendres et de lapilli  (petites pierres) qui l'a recouverte alors que Herculanum - elle - disparut sous une couche de boue.

Ce 24 août 79, le Vésuve se déchaîne à nouveau : en effet, en 62 , par une violente explosion, il a déjà endommagé  fortement Pompéi  qui ne s'est pas encore complètement relevée de ses cendres. L'éruption est si forte qu'elle en modifie le cours du Sarno (Pompéi est située à l'embouchure de ce fleuve) ainsi que le front  de mer, éloignant ainsi de plusieurs km la ville de la mer.  Trois jours durant le volcan déverse sa colère, mais en fait les habitants emprisonnés (un grand nombre avait eu le temps d'en réchapper) sont morts totalement asphyxiés  par l'atmosphère rendue inespirable par les vapeurs de soufre qu'aucun vent n'avait réussi à dissiper. L'empereur Titus tenta vainement d'organiser le sauvetage : L'homme de lettres qu'était  Pline l'ancien y perdit la vie pour avoir voulu observer de plus près le phénomène en secourant  les victimes et notamment son ami Pomponianus. On doit  le récit de ses derniers instants à son neveu Pline le Jeune sans lequel nous n'aurions jamais su comment  les événements s'étaient déroulés :

"... Il  (son oncle) était à Misène et de sa personne commandait la flotte. Le 9 des calendes de septembre vers la septième heure (la première heure était comptée à partir du lever du soleil), ma mère lui dit qu'il apparaissait un nuage d'une grandeur et d'une forme extraordinaires (...). A le voir de loin, on ne savait de quelle montagne le nuage sortait ; on sut depuis que c'était du Vésuve. De tous les arbres le pin est celui qui en représente le mieux la ressemblance et la forme. En effet, le nuage avait comme un tronc très allongé qui s'élevait fort haut, puis se partageait en un certain nombre de branches (...); Un homme aussi savant que mon oncle jugea un pareil phénomène considérable et digne d'être connu de plus près. : il commande qu'on prépare une liburnique  et me donne le choix de l'accompagner ou de rester. Je répondis que j'aimais  mieux rester pour étudier (...) A Rétine, les matelots, effrayés de l'imminence du péril, le supplient de se dérober à un danger si grand. En effet, Rétine est une maison de campagne au pied de la montagne et dont on ne peut s'échapper que par mer. Lui change de dessein et ce qu'il avait commencé par désir de s'instruire, il le poursuit par générosité. Il fait mettre des quadrirèmes à la mer, s'embarque lui-même... (...) Déjà la cendre tombait sur les vaisseaux, déjà même arrivaient des pierres ponces et des pierres noires, calcinées et brisées par le feu, déjà le fond de la mer s'était subitement  élevé et la montagne écroulée barrait le passage. Au pilote qui lui conseillait de retourner en arrière il répondit : "la fortune vient en aide aux hommes courageux, gouvernez vers Pomponianus". A Stabies le danger était apparent et Pompanianus était décidé à fuir lorsque le vent le lui permettrait. Mon oncle l'exhorte à rester et  pour le calmer se fait même donner un bain ; après le bain il se met à table puis va se coucher tandis que le mont Vésuve projete en différents lieux des flammes très larges.. Mais la cour se remplissait déjà tellement de cendres et de pierres ponces qu'on le réveilla (...) On décida de partir vers le rivage la tête protégée par un oreiller. Mais la mer était trop grosse pour être  empruntée... (...) . Les autres effrayés par l'arrivée des flammes s'enfuirent tandis qu'il restait avec deux esclaves ... (...) Je pense  que la vapeur épaisse lui coupa l'haleine et lui ferma le passage de la respiration. Quand le jour fut rendu (le troisième après le dernier qu'il ait vu),  le corps fut trouvé intact, sans lésion et couvert de ses vêtements (...).

Les fouilles successives ont permis la mise au jour d'une ville de 65 ha dotée de 3 km de murs d'enceinte à laquelle on accédait par huit portes. Cette structure date de la période samnite : des rues étroites avec des maisons accolées les unes aux autres et quelques édifices publics avec notamment le forum  :

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MESSINE

3eme jour

 

est un port situé sur la partie nord-est de la Sicile, face à l'Italie Continentale ; fondée par les Grecs au VIIIe siècle avant Jésus-Christ, Messine fut à l'origine de la première guerre punique entre Rome et Carthage. Elle fit l'objet de diverses occupations au cours des siècles qui se sont succédé et fut surtout ravagée par plusieurs tremblements de terre, dont  ceux de 1783 et 1908 furent les plus violents, qui donnèrent lieu à une reconstruction quasiment totale de la ville et notamment de sa magnifique cathédrale dont le grand clocher s'était en grande partie écroulé : en 1930 sur l'impulsion de la reine d'Italie, sa restauration fut commencée et c'est en 1933 que furent achevés un campanile de 65 mètres avec son horloge  (la plus grande au monde et la plus complexe aussi par le nombre d'automates et organes qu'elle comporte, et qui est due aux experts en horlogerie que sont les Strasbourgeois.

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CORFOU

4ème jour

 

L'excursion que nous avions choisie s'étalait sur une journée : visite de l'Achilleon de Sissi et déjeuner dans un petit village avec ensuite découverte de la ville.

L''impératrice qui avait appris le grec et était passionnée d'archéologie et de mythologie, vouait un véritable culte à Achille auquel cette demeure était dédiée. Elle l' acheta dans les années 1880   et en constitua sa résidence d'été en souvenir du calme champêtre de son enfance dans la campagne bavaroise. Ses relations avec son mari étant devenues de plus en plus distantes, surtout après le suicide de son fils Rodolphe à Mayerling, l'incitaient à quitter le plus souvent possible Vienne et c'est d'ailleurs au cours d'un de ses voyages qu'elle fut la victime à Genève d'un anarchiste italien.

La villa est somptueuse, surtout depuis qu'elle a été rachetée par un Allemand qui fera en sorte que la demeure conserve le souvenir de cette femme sublime que l'impératrice a été.

Après l'Achilleon, c'est un monastère orthodoxe qui nous est proposé avant d'aller déjeuner de spécialités grecques dans le restaurant d'un village situé en haut d'une petite montagne, au bout d'une route particulièrement escarpée et dangereuse. Puis visite de Corfù sous un temps de nouveau mitigé avant de regagner notre bateau après un emploi du temps bien rempli.

 

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OLYMPIE  

5ème jour

C' est sous un timide soleil que nous avons arpenté le site archéologique du tout premier stade d'athlétisme de l'histoire  des jeux, et qui a servi de cadre au marathon lors des Olympiades 2004 en Grèce : "construit au Ve siècle avant JC, à l'apogée du rayonnement d'Olympie (NO du Péloponèse), centre religieux voué essentiellement au culte de Zeus, le stade est le lieu du premier concours gymnique, la course à pied, lors des JO qui s'y tenaient tous les quatre ans et auxquels participait le monde grec. Le stade fut déblayé à partir de 1958 par une équipe d'archéologues allemands" (source : Encarta).

Considérée comme l'une des sept merveilles du monde, la statue de Zeus - l'une des dernières oeuvres de Phidias -  à Olympie est connue grâce à une description de Pausanias, auteur de la Périégèse de la Grèce. Cette statue colossale chryséléphantine, réalisée en or et en ivoire, s'élevait dans le temple dédié à Zeus dont elle occupait toute la hauteur. Représenté assis, en majesté, le dieu tenait, dans la main droite, la déesse de la Victoire, Niké (dont le nom s'est éternisé avec la marque de sport américaine qui l'a repris), et, dans la main gauche, un sceptre surmonté d'un aigle. Le trône était décoré de scènes mythologiques sculptées en relief  évoquant notamment le meurtre des fils de Niobé dont il existe des copies.

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La guide nous a conté que si un sportif était surpris à tricher, il était immédiatement sanctionné en offrant une sculpture à son effigie qui prenait place le long de l'allée menant à l'entrée du stade afin d'iinscrire son nom  dans le marbre et le ternir à jamais.

 

MALTE  

 
6ème jour

 

Au petit matin ce jeudi-là nous atteignons le port de La Valette et bien que prévenus de la beauté des fortifications de la ville, nous sommes  avec le soleil naissant sous le charme de ces bâtiments couleur miel bâtis par les chevaliers de l'Ordre de Malte. Car il fait beau pour l'instant à Malte. La guide nous dira d'ailleurs que ce doit être notre venue qui a fait fuir une pluie pratiquement discontinue depuis le début de l'hiver... Depuis 88 ans la météo ne s'était pas révélée aussi tristounette.
Nous n'avions pas pris l'excursion de la capitale même réservant à plus tard la visite de l'ensemble des îles, Malte méritant mieux qu'une simple journée.
Le taux de criminalité est extrêmement faible ici et notre surprise a été grande de ne voir aucun graffiti sur les monuments ....
Nous avons fait les temples mégalithiques de l'île principale dont les première traces remontent au Ve millénaire avant JC ainsi qu'un village de pécheurs et leurs bateaux multicolores. Le temps s'est largement dégradé au cours de la matinée au point de nous geler littéralement lors de la visite des temples notamment ceux de la côte.

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TUNIS

7ème jour

 

Nous avions fait l'impasse de l'excusion de Tunis. En 86 nous avions eu l'occasion de visiter abondamment la Tunisie du sud au nord et nous avons préféré profiter du beau temps enfin parmi nous pour farnienter sur les ponts et profiter au mieux des attractions proposées.

 

ET VOGUE LA GALERE...

8ième jour

 

La journée s'est écoulée en mer exclusivement pour remonter vers l'Italie du Nord et retrouver le point de départ qu'est Savone. Si elle avait commencé sous un soleil éclatant, le temps s'est vite dégradé et la mer s'est mise à gronder sous forme de gros rouleaux. Pour la première fois de la croisière nous en avons ressenti les remous mais c'est la nuit, couchés, que nous avons vraiment - certainement dans le fameux détroit de Messine si dangereux pour les marins non avertis - pu en constater les effets. J'avoue que j'ai eu tout bonnement la trouille en entendant les craquements d'un bateau pourtant neuf et armé contre toute épreuve de ce genre... et longue a été l'attente de l'arrivée !!! Quand je pense que l'équipage reste de sept à dix mois sur le navire sans prendre de congé, j'en frémis !
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